Mais… pas facile de livrer bataille aux Allemandes de ce monde. D’ailleurs, ceux qui se magazinent une BMW Série 3, une Audi A4 ou une Mercedes de Classe C risquent de ne pas être vus dans les salles de montre Lincoln.
Car disons les vraies affaires : cette seconde génération de Lincoln MKZ est assemblée sur la plateforme à traction de la nouvelle Ford Fusion. Pas de propulsion pour elle – contrairement à la nouvelle Cadillac ATS.
Question de se différencier du modèle « du peuple », Lincoln fait valoir que sa nouvelle mouture ne partage pas grand-chose, côté design. De fait, nous sommes en présence de la première exécution à s’extirper du nouveau studio de design Lincoln, établi dans le fief de Ford à Dearborn au Michigan.
Il faut savoir que Lincoln n’avait pas eu son studio dédié depuis les années 1970…
« Simplicité élégante »…?
Visuellement, la nouvelle carrosserie de la Lincoln MKZ en jette, côté élégance. « De la simplicité élégante, » a dit le patron du design, Max Wolff.
Toutefois, nous prédisons que tous n’aimeront pas cette calandre à ailes séparées, qui a toutefois le mérite de rappeler la Lincoln Zephyr 1938.
Admettez : cette devanture n’a absolument rien à voir avec, à l’autre extrémité de la voiture, cette espèce d’excroissance traversée d’un trait de lumière et juxtaposant des latéraux à la Volvo.
Notez, sur le dessus de tout ça, un giga-méga toit panoramique qui, jure Lincoln, offrira la plus grande ouverture de toute l’industrie.
Nous sommes d’accord : plus « ouvert » que ça, et tu deviens une décapotable.
Quand on réinvente le levier de vitesse
Dedans, c’est… compliqué. Il y a d’abord ce Lincoln MyTouch qui, croyez-en notre expérience ailleurs, demande un temps d’apprivoisement. Mais une fois que c’est fait, la multiplication des commandes est intéressante : on peut pratiquement tout faire du bout des doigts.
Pour ne pas faire « comme les autres », ou pour cacher le fait que sa transmission ne propose (encore) que six rapports, Lincoln a concocté un sélecteur de rapports nouveau genre.
Ainsi, les positions P-N-R-D-S sont alignées à gauche de la console centrale, dans une enfilade de boutons-poussoir qui n’ont plus rien à voir avec le traditionnel levier de vitesse.
Pas sûre que l’innovation soit toujours la mère de l’évolution…
Du Mustang là-dedans
Sous le capot, on embarque d’abord un quatre cylindres Ecoboost (lire : injection directe et turbo) de 2,0 litres, pour 240 chevaux et 270 lb-pi. Le même qui se retrouve dans de plus en plus de véhicules Ford.
Pour plus de puissance, il y aura le V6 de 3,7 litres, pour 300 chevaux et 277 lb-pi), qui équipe déjà la grande sœur MKS – et la Ford Mustang, pour ceux que ça intéresse. Notez que l’injection directe ne bonifie pas encore ce V6.
Bonne nouvelle : la traction intégrale pourra être offerte tant pour le « petit » que pour le gros moteur.
Aussi, une variante hybride sera à nouveau proposée. Cette MKZ Hybrid est une copie-conforme, côté spécifications, de la Fusion Hybrid : boîte CVT et moteur quatre cylindres Atkinson de 2,0L, pour une puissance combinée de 188 chevaux. Le coffre, handicapé par les batteries, perd un tiers de sa contenance.
Surprise : cette variante à essence-électricité sera offerte au même prix que la MKZ de base, soit à 38 350$.
Mais attention : si les préliminaires avancent un combiné américain ville-autoroute de 45mpg, sachez que de semblables promesses pour la Ford Fusion Hybrid et la Ford C-Max Hybrid viennent d’être sérieusement mises en doute par Consumer Report.
Le magazine américain, réputé pour son indépendance, vient en effet de publier que le différentiel de 20% entre les cotes annoncées et celles (plus gourmandes) qu’il a réellement enregistrées est l’un des plus importants écarts qu’il ait jamais noté.
Pour ne pas « fusionner »
Côté technologie, la Lincoln MKZ reprend des gizmos que l’on retrouve dans d’autres Lincoln, à commencer par une direction (électrique) qui vibre pour aviser d’un changement de voie (c’est cool); un régulateur de vitesse intelligent (on aime); le monitoring des angles morts (c’est pratique); l’alerte de circulation transversale en recul (ça peut sauver des vies); et le stationnement automatisé (euh… ceux qui ont besoin de ce dernier dispositif ne devraient peut-être pas conduire).
Bref, un peu plus et on avait droit à une voiture qui se conduit toute seule.
La MKZ offre également le contrôle de conduite qui fait s’ajuster en temps réel des paramètres comme la transmission, la direction et la suspension. On aime particulièrement le mode sport de cette suspension adaptative – attachez votre tuque, le vocable précis est : suspension adaptative à amortissement piloté… – et le fait qu’elle soit offerte de série.
Pour avoir essayé ladite chose dans la grande Lincoln MKS, nous pouvons affirmer haut et fort que la différence entre le mode confort et celui sport est notable.
Et tout aussi haut et fort, nous vous rappelons que la Ford Fusion ne propose pas un tel dispositif.
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